18 avril 2012

Article : La Grèce forteresse...


Il y a 23 ans le mur de Berlin tombait... Aujourd'hui un autre mur se construit. En Grèce cette fois.

C'est la solution qu'Athènes a mis en place pour tenter de maîtriser une situation qui la dépasse: l'afflux d'immigrants clandestins à ses frontières.

Evros, à la frontière de la Grèce et de la Turquie, est le point de passage le plus fréquenté par les immigrants clandestins. Près de 90% de l'immigration illégale empreinte cette frontière pour entrer en Europe, selon Frontex.

C'est donc là qu'une double clôture en fils barbelés d'une douzaine de kilomètres de longueur est en train de se construire, pour quelque cinq millions d'euros. La Grèce en crise qui bénéficie d'un sauvetage financier de 130 milliards d'euros de la troïka a encore assez d'argent pour s'offrir cette dépense.

Sinon, certains pays d'Europe leur prêteront peut-être main forte, la France en tête, puisqu'ils ont insisté pour qu'Athènes agisse contre l'afflux massif d'étrangers au sein de l'espace Schengen.

L'UE était d'abord d'accord pour financer une partie de ce projet, puis, ensuite, plus trop d'accord par la voix de Cecilia Malmström, la commissaire chargée des Affaires intérieures et des migrations.

Elle a bien souligné que ces mesures prises par la Grèce doivent se faire dans le respect des droits de l’Homme et du principe du non-refoulement des personnes en droit de bénéficier d’une protection internationale... Mais l'UE n'a pas beaucoup de poids dans cette affaire, c'est aux Etats souverains de gérer l'immigration à leurs frontières.

Deux rangées de fils barbelés pour empêcher des êtres humains de fuir les conflits, le chômage, la pauvreté...

12 mars 2012

La Chasse à courre, une tradition ancestrale...


La chasse à courre à cor et à cri ou encore la vènerie est pratiquée en France depuis la nuit des temps. Les Gaulois déjà chassaient avec des chiens courants. C'est au temps des rois de France, avec Louis XIV, Louis XV, François 1er notamment, que cette tradition ancestrale a pris un essor considérable. Elle s'est ensuite démocratisée à partir de la Révolution française, et après la Première Guerre mondiale où de nombreux équipages ont été décimés.

Autrefois, les veneurs chassaient le loup... Aujourd'hui 420 équipages dans 70 départements en France, chassent le lièvre, le lapin, le chevreuil, le renard, le sanglier, le cerf... Ils portent des habits traditionnels: culotte, chemise et cravate blanche, gilet et redingote à parements, aux couleurs de l'Equipage, et le fameux "bouton", qui est aussi le nom de référence de ses membres. La chasse se déroule suivant le modèle ancestral, utilisant pour seuls moyens de communication, des instruments de musique: les trompes de chasse, qui sonnent des fanfares de circonstances (la vue, le changement de forêt, le bât-l'eau, l'hallali, la curée...) et la pibole.

Aujourd'hui on chasse à cheval dans les forêts domaniales, mais aussi à pied, à vélo ou en voiture, selon les possibilités de chacun.

Très décriée par les zoophiles et une grande partie de la population moderne citadine, la vènerie a fait l'objet de plusieurs propositions de loi pour qu'elle soit abolie, comme elle l'a été aux Pays-Bas, en Allemagne, et en 2005, en Grande-Bretagne, où elle avait une place considérable.

Les détracteurs voient en la vènerie une pratique d'un autre âge, cruelle envers les animaux. Les Veneurs évoquent, eux, leur passion de la nature, et surtout des chiens. Car ce sont les chiens qui chassent...

Dans la forêt, se déroule un bras de fer entre ces chiens courants -des Anglo-Français noir et blanc, des Anglo-Français tricolores ou des Fox Hounds- et un seul animal sauvage, le même du début à la fin de chasse ; lequel se livre à des ruses sophistiquées pour leur échapper. Les chasses se soldent parfois par la prise d'un animal. Très souvent, l'animal de la forêt sort vainqueur.

Sans forcément adhérer à cette pratique (défenseurs de la nature et végétariens que nous sommes?!), tenter de comprendre la vènerie, c'est d'abord accepter d'entrevoir une approche autre de la nature, et de la mort, des contradictions qui existent.

La nature est belle, mais n'est-elle aussi pas cruelle ? La mort, sujet si tabou, n'est-elle pas liée à l'acte de vivre ?

Pour en savoir un peu plus sur la chasse à courre, écoutez le reportage diffusé sur RFI dans l'émission Si loin si proche.

Lien internet : http://www.rfi.fr/emission/20120310-chasse-courre

10 février 2012

Article: Hommage à Wislawa Szymborska, poétesse polonaise

Wislawa Szymborska s'est éteinte aux premiers jours de février à Cracovie, à l'âge de 88 ans.

Cette grande figure de la poésie polonaise, prix Nobel de littérature en 1996, est née en 1921 près de Poznan, mais c’est à Cracovie qu’elle entreprend des études de lettres et de sociologie, avant de publier ses premiers poèmes.

Elle est un temps critique littéraire et traductrice, notamment de la poésie française du Moyen-âge. Mais c'est par son attachement à la poésie qu'elle se fait connaître. Elle n'écrit qu’une vingtaine de recueils, qui, de l’avis de ses admirateurs, traduisent une richesse intérieure et un grand talent pour décrire les émotions humaines, l’intensité dramatique ; le reflet d'une vie mise à l'épreuve, celle de la guerre et des régimes totalitaires.
Modeste, adepte de la dérision, Wislawa Szymborska, évoque la «tragédie» du prix Nobel et conclut son discours par un simple «je ne sais pas»...


Poème de Wislawa Szymborska Jamais deux fois (1957)

Jamais rien n’arrive deux fois,
jamais rien ne se reproduit,
nous sommes nés sans bon usage
et sans routine mourrons surpris.

Serions-nous cancres les plus sots
à l’école de l’univers,
jamais nous ne redoublerons
aucun été aucun hiver.

Pas un des jours ne se répète
pas une nuit pareille à l’autre,
ni deux baisers tout identiques,
ni deux regards de l’un à l’autre.

Hier quand j’entendis quelqu’un
dire ton nom à haute voix,
ce fut pour moi comme une rose
par la croisée tombant sur moi.

Aujourd’hui nous étions deux,
mais j’ai collé ma face au mur.
Rose? A quoi ressemble une rose?
Est-ce une fleur ou une pierre dure?

Et pourquoi donc, heure mauvaise,
à ces peurs vaines te mêles-tu?
Tu es là et dois passer,
ce sera beau de n’être plus.

Dans nos sourires enlacés,
nous cherchons une entente sûre,
malgré nos grandes différences
ainsi que deux gouttes d’eau pure.

10 janvier 2012

Femme et SDF...

Plus de 5 000 sans domicile fixe errent dans les rues de Paris et de sa banlieue en cette période de froid. 37% d’entre eux, sont des femmes, selon la MIPES, la Mission d’information sur la pauvreté et l’exclusion sociale.

Mais ce taux est probablement en dessous de la réalité. Toutes les femmes SDF ne sont pas connues des services sociaux, toutes ne trouvent pas de places dans les structures d’accueil de jour qui peuvent les aider à se réinsérer.

Or, elles ont besoin d'une attention propre à leur condition de femme et d'une protection face à la violence dont elles sont victimes. Qui sont les femmes sdf ? Comment les associations, comme le «Samu social» ou «Aurore Urgence» leur viennent-elles en aide? Reportage.

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09 janvier 2012

Vieillir à domicile, ça se prépare!

Vieillir chez soi est le souhait de la plupart des gens dans l’Hexagone, pour des raisons tant psychologiques que financières. D’ailleurs, près de 80% des personnes âgées, entre 75 à 84 ans, vivent chez elle. La maison de retraite est la dernière option envisagée.

Le maintien à domicile, quand on ne peut plus trop bouger, est un véritable défi. Il faut compter sur l’aide extérieure, réadapter son mode de vie…

A Lignières, une commune rurale du Cher dans le centre de la France, 30% des gens ont plus de 75 ans. Ils bénéficient de l’aide d’associations pour rester à domicile. Reportage.
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Encadré
En France, 1,15 million de personnes âgées sont reconnues dépendantes et bénéficient, de l’APA, l’allocation personnalisée d’autonomie. L’APA finance en partie l’aide à domicile. C’est un secteur en plein essor. A tel point que depuis 2005, les banques et les assurances ont ajouté ce service à leurs prestations.

11 novembre 2011

La Halte répit itinérante à l'aide des aidants...

De plus en plus, les personnes âgées ou en situation de dépendance optent pour le maintien à domicile. Dans 93% des cas, c’est le conjoint ou un proche qui s’occupe d’elles au quotidien. Une responsabilité de tous les instants, très éprouvante...
Il y a ainsi en France, 4 millions de personnes dites «aidantes», soit entre 6 et 8% de la population active. Et ce chiffre devrait doubler d'ici dix ans.
C’est pour leur permettre de souffler un peu que l’Amasad, l’Association mutuelle agricole de soins à domicile, a eu l’idée de créer, la «Halte répit itinérante». Basée à Lignières, une commune rurale de 1 500 habitants dans le Cher, «la Halte répit itinérante» est une sorte de «garderie» pour personnes dépendantes.
Le personnel et le matériel se déplacent dans le département une après midi par semaine. Et cela fait du bien à tout le monde. Reportage.

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01 septembre 2011

La musicothérapie, le petit plus pour les malades d'Alzheimer



La
musique adoucit les moeurs, c'est bien connu, mais elle peut aussi dans le cadre d'un échange participatif, faire beaucoup plus... Elle peut aider des personnes qui ont des pertes de repères et de mémoire, comme les malades d'Alzheimer, à rentrer en relation avec elles mêmes et avec les autres.

Mais qu'est-ce que la musicothérapie ? C'est l'utilisation des éléments constitutifs de la musique qui ont un rapport avec le corps - c'est à dire le mouvement, le rythme, les gestes, le son, la voix- pour créer des canaux de communication et solliciter une relation. Pour les personnes atteintes de troubles cognitifs, comme les malades d'Alzheimer, cette technique toute en souplesse peut les aider à sortir de leur isolement et à retrouver des repères...

Les hommes utilisaient la musique à des fins thérapeutiques dès le Ve siècle avant Jésus-Christ dans la Grèce de Platon. Cette pratique a pris un tournant professionnel aux Etats-Unis, en Angleterre et au Canada dans les années 1940. En France, elle était utilisée pour soigner les traumatismes psychiques des soldats pendant la Deuxième guerre mondiale.

Depuis une dizaine d'années, la musicothérapie a pris un nouvel essor dans l'Hexagone et commence à se faire connaître. Connaître, mais pas encore reconnaître, contrairement à d'autres pays d'Europe, comme l'Allemagne, l'Angleterre, le Danemark... En France, il n'existe pas de formation et de diplôme reconnus par l'Etat.

Il n'y a pas de techniques pré-établies en musicothérapie, ce qui rend ce métier difficile à cerner. Une séance de musicothérapie peut prendre différentes formes, selon la personne à qui elle s'adresse.

Certains praticiens s'inspirent des travaux de Marcel Jousse, un anthropologue du geste qui dit que l'homme est un "édifice de mémoire" et qu'il se construit par le geste et le rythme. Une autre influence est la pédagogie Schulwerk du musicien et compositeur bavarois Carl Orff, célèbre pour son oeuvre orchestrale Carmina Burana.

Le musicothérapeute puise souvent dans les modes de musique traditionnels, comme le "responsorial", que nos sociétés occidentales modernes ont abandonnés. Quelque soit la technique employée, il s'agit toujours de créer un lien social.

Dans l'atelier voix animé par Patrick Berthelon, aux Roches d'Orgères, une maison d'accueil pour personnes âgées dépendantes près de Dijon, une vingtaine de personnes passent tous les vendredis matins un moment de convivialité.

Des ateliers plus ciblés, en petits groupes ou seul à seul avec le thérapeute, existent aussi, mais ils rentrent dans le cadre du champ thérapeutique et ne sont pas ouverts aux visiteurs. Reportage d'Ariane Gaffuri, présentation Claire Hédon.

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Pour en savoir plus sur la musicothérapie, consultez ces sites:
Site AMB: Atelier musicothérapie de Bourgogne
Site: Carmina-carmina.com
Vidéo du chant kurde "responsorial": Feleknaz Esmer et Gazin.
Vidéo du chant breton "responsorial" : Les soeurs Goadec.

Ci-dessous (de gauche à droite) : les musicothérapeutes Patrick Berthelon et Willy Bakeroot. L'infirmière Annie Gillingham.